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dani75, le le 28 avril 2025 à 18h39.
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15 avril 2025 à 0h03 #1582
dani75
ParticipantJe me propose de présenter ici, en les illustrant, mes travaux d’adaptation du projecteur MAGNON DX87 (gamme Duomatic) au transfert ODO. Le but est de partager mon expérience avec les autres possesseurs d’un tel projecteur, afin de leur faire gagner du temps. Tout problème pouvant avoir plusieurs solutions, il ne s’agit pas pour moi d’exposer les meilleures de ces dernières, mais celles que j’ai expérimentées et celles que j’ai retenues.
Pour que cet exposé soit structuré, je vais le faire en 10 épisodes. Voici le plan :
- Présentation du projecteur
- Avantages et inconvénients pour le transfert ODO
- Immobilisation ou retrait des pales ?
- Stabilisation de la cadence
- Mesure de la cadence : stroboscopie ou odométrie ?
- Remplacement de l’éclairage
- Optique
- Support pour l’APN ou le caméscope
- Élargissement de la fenêtre de projection (en 3 parties)
- Éclairage variable
Il va de soi que les 8 premiers points sont incontournables pour réussir des transferts ODO, les 2 derniers sont plus optionnels (mais chacun y mettra l’importance qu’il mérite).
N.B. : 1) ce tutoriel est également valable pour tous les modèles MAGNON duomatic DX80/DX82/DX85/DX87
2) on peut réutiliser certaines parties de ce tutoriel, en les adaptant, à d’autres modèles de projecteurs qui disposent du même mécanisme de base, comme par exemple le Bell&Howell 20XSL.15 avril 2025 à 1h05 #1590dani75
ParticipantVoici les deux premiers épisodes :
1. Présentation du projecteur
Le projecteur MAGNON DX87 est le projecteur familial muet typique des années 80. Compact, bi-format, doté de fonctions intéressantes, simple d’utilisation, robuste et peu bruyant, il peut être adapté aux transferts « objectif dans l’objectif » (ODO):

Sa notice peut être téléchargée en consultant cette page : http://web.jclaude.free.fr/Les%20fichiers/pdf%20projecteurs/Notice%20MAGNON%20duomatic.pdf
2. Avantages et inconvénients pour le transfert ODO
Ce projecteur souffre de trois défauts pour le transfert ODO, non rédhibitoires :
· sa mauvaise stabilité en vitesse
· le petit diamètre du porte-objectif
· la difficulté à retirer les pales15 avril 2025 à 18h21 #1595dani75
Participant3. Immobilisation ou retrait des pales ?
1ère partie
Bien que pas infaisable, le retrait des pales est compliqué. On pourrait donc être tenté de les immobiliser simplement.
Surtout ne pas appliquer la solution décrite ici : https://studiotransfert.fr/Archives/LTP/t625-Premi-re-capture-brute.htm?q=dx87&start=30.c’est-à-dire :
« le désaccouplement est possible en enlevant la petite vis qui solidarise les pales au disque d’entrainement et on peut ensuite bloquer les pales avec un adhésif ou un ressort pour éviter qu’elles soient entrainées par frottement par le disque qui lui est accolé ».Voici un exemple de réalisation avec une bande de plastique découpée dans une carte de fidélité périmée et fixée par des vis existantes. Sur la première photo, on aperçoit le trou de la vis de fixation des pales à la poulie :



Ce bricolage ne tiendra pas plus de 5 mn. Les pales arrêtées vont frotter contre la poulie en rotation, il va se créer de la limaille d’alu. On peut essayer de lubrifier, mais il va alors se créer une infâme bouillasse noire entre les deux.
15 avril 2025 à 18h52 #1604dani75
Participant2ème partie
Le démontage des pales s’effectue de la façon suivante :
- retirer la plus petite courroie-ressort (celle qui est verticale), ainsi que la courroie moteur :
- dévisser et retirer les 3 vis ci-dessous entourées de rouge :
- retirer le mécanisme avec précaution par le côté opposé (côté commandes) en le faisant pivoter légèrement
- placer le mécanisme par son bâti dans un étau
- dévisser la vis retenant la poulie :
- lubrifier légèrement la sortie de l’axe de la poulie
- retirer le ressort de rappel situé à l’extrémité du porte-griffe formant levier :
- tirer sur le levier de façon à dégager l’autre extrémité du porte-griffe portant une pastille en contact avec la came de l’arbre :
- avec une pince à long bec coudé, coincer le mécanisme au niveau de la partie plate de la vis sans fin pour l’empêcher de tourner (voir les points rouges sur la photo qui visualisent la prise), et simultanément, imprimer des mouvements de rotation alternatifs à la poulie tout en cherchant à la tirer le long de l’arbre moteur pour la dégager :

- retirer l’ensemble formé par la poulie et les pales et le placer dans un étau, pales au-dessus de la poulie :

- à ce moment, on peut choisir de couper les pales (solution irréversible) ou de continuer le démontage
15 avril 2025 à 19h04 #1606dani75
Participant3ème partie
Attention à la forme particulière de la rondelle qui coiffe la came : c’est elle qui détermine le mouvement de translation de la griffe qui fait avancer le film ; ne pas chercher à la modifier, au contraire, enregistrer sa forme avant de se lancer plus avant, au cas où elle subirait une déformation durant l’opération :

(vue de dessus – vue de dessous)
- si ce n’est déjà fait, dévisser la vis qui maintient les pales contre la poulie
- la goupille retenant l’ensemble n’est pas démontable. On peut tenter, soit de la détruire en forant au travers, soit de la forcer à sortir ; dans ce cas, chauffer la partie supérieure tout autour de l’axe avec un petit chalumeau et simultanément introduire un tournevis entre la rondelle supérieure et la came, et donner quelques coups légers par en-dessous en tapant avec un marteau vers le haut, puis faire levier : la goupille va finir par céder et la coiffe pourra être retirée
- retirer les 3 pièces supérieures pour accéder aux pales, en repérant bien leur ordre d’empilage :

- retirer les pales :

- replacer les autres pièces et remplacer la goupille par un petit clou du bon diamètre collé à la cyanoacrylate, puis vérifier l’absence totale de jeu entre la coiffe et l’axe (au besoin, forer un deuxième trou en vis-à-vis du premier de l’autre côté de l’axe et bloquer avec un deuxième clou collé)

- nettoyer et graisser légèrement la came
- remonter le mécanisme en rentrant un peu plus la poulie sur l’arbre (de l’épaisseur des pales retirées)
- vérifier le bon fonctionnement de la griffe avec un bout de film en faisant tourner la poulie à la main :

- remonter l’ensemble :
15 avril 2025 à 19h14 #1608dani75
Participant4. Stabilisation de la cadence
Ce projecteur a pour inconvénient une mauvaise stabilité en vitesse, particulièrement en mode de projection « Normal » quand le levier à 3 mouvements est sur cette position (la cadence peut être alors réglée entre 6 i/s environ et 24 i/s environ).
L’instabilité de vitesse est provoquée par une charge mécanique variable du moteur, causée par les frottements irréguliers de défilement du film et de rotation des bobines débitrices et réceptrices, et elle est aggravée par les frottements internes des différentes poulies et courroies de transmission, et surtout par la résistance interne trop importante de l’alimentation électrique. En effet, le moteur qui entraîne toute la mécanique est du type à courant continu, et il est alimenté à partir d’un enroulement 35V du transformateur abaisseur, via un pont redresseur à diodes double alternance, un circuit de commutations, et surtout, un rhéostat de 40 Ohms branché en série pour faire varier la cadence de projection.
La cadence est plus stable en utilisant la fonction de ralenti (levier à 3 mouvements sur « slow ») pour une vitesse de projection de 6 images par seconde, ce qui permet une capture par getdups() en mode -1 ou -2 (dans StudioTransfert, onglet « Caractéristiques du système et du film », indiquer « Argentique < 8 i/s »). Mais cela consomme beaucoup d’espace disque lors de la création du fichier vidéo, et nécessite énormément de temps pour les transferts.Avant de s’attaquer aux variations de charge, il faut essayer de diminuer la charge mécanique interne du moteur : démonter et dégraisser tous les pignons, la vis sans fin et la came d’entraînement de la griffe avec de l’essence F (par exemple, le détachant de la marque « eau rouge vif »), puis tout rehuiler à l’huile de machine à coudre sauf les transmissions par ressort qu’on peut se contenter d’essuyer. Rehuiler légèrement les deux pièces qui permettent la rotation des axes porte-film en roue libre dans un seul sens. Quant aux paliers de l’axe de transmission, ils semblent affreusement difficiles à démonter, on n’y touchera pas.
Nota : pour le nettoyage, ne pas utiliser de chiffon ou de coton dans les pignons, une vieille brosse à dents à poils nylon fait bien l’affaire.Il existe plusieurs facteurs de perturbation de vitesse sur ce projecteur :
- problème dans l’alimentation et/ou dans le moteur électrique. Pour le vérifier, enlever la courroie torique de la gorge de la poulie moteur et de la gorge de la poulie du mécanisme, mettre la commande de vitesse à fond, puis enclencher le projecteur et écouter le bruit du moteur. Il ne doit y avoir aucune variation de vitesse, sauf quand on allume la lampe. Faire varier la commande de vitesse et vérifier que le bruit du moteur se stabilise immédiatement. Si l’un de ces tests n’est pas correct, remplacer l’alimentation interne par une alimentation stabilisée réglable. Si c’est pareil, vérifier le contacteur à 5 position (nettoyer les contacts), tout le circuit électrique, et le moteur lui-même.
- à-coups dans la courroie moteur. L’entraînement de la poulie par le moteur doit être impeccable. Vérifier si de l’huile ou du gras ne s’est pas déposé sur la courroie moteur, au besoin essuyer cette dernière, ainsi que l’intérieur de la gorge de la poulie moteur, avec un chiffon imbibé d’essence F.
- à-coups dans le système d’entraînement des bobines. Le mouvement de rotation est transmis aux bobines par deux courroies à ressort, c’est à dire de ressorts très longs rebouclés sur eux-mêmes. Lorsqu’un point d’accrochage du ressort d’une courroie passe dans la gorge d’une poulie de renvoi, il se produit un petit à-coup. Et lorsqu’on provoque artificiellement une charge moteur supplémentaire en freinant l’axe de la bobine réceptrice, la courroie-ressort se tend avec un petit retard, ce qui provoque un quasi-arrêt de la rotation des poulies de renvoi, et puis l’accrochage des poulies sur la courroie-ressort reprend et le mouvement de rotation aussi, mais avec un régime du moteur très perturbé durant ces phases transitoires. On peut réduire les petits à-coups dus au passage des points d’accrochage des ressorts dans la gorge d’une poulie de renvoi, en raccourcissant cet accrochage. Démonter la courroie en repérant son montage, et décrocher les 2 bouts. Avec une pince long-nez, saisir une extrémité du ressort sur la boucle d’accrochage juste avant l’endroit où démarrent les spires du ressort et maintenir fermement la pression pour ne pas risquer de glisser et d’écraser le ressort. Avec une autre pince long-nez, saisir la boucle d’accrochage, et l’ouvrir légèrement. Puis reformer une boucle plus courte en imprimant un mouvement de rotation à la pince. Raccrocher les 2 extrémités du ressort, puis réduire de même l’autre boucle d’accrochage à l’autre extrémité du ressort. S’assurer que les spires sont dans la même continuité de part et d’autre du point d’accrochage :

- le montage du rhéostat en série avec l’alimentation amplifie la perturbation causée par les à-coups de transmission. En effet, lors de ces derniers, la conservation d’une vitesse stable demande plus d’intensité dans le moteur. Or, cette augmentation d’intensité conduit à une augmentation de la chute de tension dans le rhéostat, et donc à une baisse de tension aux bornes du moteur, en fonction de la résistance du rhéostat. Cette baisse est moins marquée si la commande de vitesse est au maximum (résistance du rhéostat =0), et plus la commande de vitesse est basse plus la baisse de vitesse sera marquée. Les fils d’alimentation du moteur peuvent également avoir un effet négatif si leur section est trop faible. On peut donc améliorer considérablement la stabilité de vitesse en montant une alim stabilisée, mais à condition de ne pas laisser le rhéostat en commande de vitesse ! Choisir une alim stabilisé 29V pour avoir une plage de réglage de vitesse identique à celle d’origine (une alim de fax 24V à tension rendue variable et boostée en 29V fait l’affaire) :

Puis remonter le tout et vérifier la disparition des à-coups.
Il est indispensable de raccourcir le cordon de sortie de l’alim stabilisée avant d’y adapter une fiche mâle. Puis débrancher les fils connectés aux 2 sorties du pont redresseur double alternance du projecteur (entouré en rouge ci-dessous) :

Les rebrancher sur un connecteur femelle correspondant à la fiche mâle. Attention à bien vérifier la polarité, pour éviter que la marche avant ne se transforme en marche arrière ! On peut laisser connectés les fils provenant de l’enroulement 35V du transfo aux 2 entrées du redresseur. Fixer ce connecteur femelle au capot plastique du projecteur, à côté du connecteur au cordon d’alimentation. Puis débrancher les 2 fils connectés au rhéostat et les relier ensemble. De la sorte, le rhéostat devient disponible pour rendre l’éclairage variable afin de faire travailler l’ouverture de l’APN dans sa meilleure plage.15 avril 2025 à 19h27 #1610dani75
Participant5. Mesure de la cadence : stroboscopie ou odométrie ?
J’ai testé deux possibilités :
- Méthode du stroboscope
- Méthode du compteur de vitesse de vélo
- Méthode du stroboscope
- pour des vidéos capturées à 50 i/s en entrelacé : cadence projecteur 16,667 i/s
- pour des vidéos capturées à 25 i/s en progressif : cadence projecteur 8,333 i/s
- Méthode du compteur de vitesse de vélo (merci à GASEL)
Le principe est expliqué ici : http://letransfertpellicule.free.fr/index.php/tutoriels/trucs-et-astuces/45-mesure-stroboscopique.html
Le nombre de secteurs de la roue stroboscopique dépend de la vitesse de capture et donc des caractéristiques des vidéos prises par l’APN :Le motif stroboscopique doit être collé sur le pignon à 9 dents (voir photo). Une dent correspond à une image, soit 60 ms à la vitesse souhaitée en 50 i/s entrelacé ou 120 ms à la vitesse souhaitée en 25 i/s progressif. Ainsi dans le 1er cas un tour complet correspond à 9 fois plus, soit 540 ms et dans le 2ème à 1080 ms. Si le néon est alimenté 50 fois par seconde, il s’allume toutes les 20 ms, d’où le nombre de secteurs de 540/20=27 en 50 i/s entrelacé et 1080/20=54 en 25 i/s entrelacé.
Pour l’impression de disques stroboscopiques, voir ici : https://studiotransfert.fr/Archives/LTP/t192-mesure-de-vitesse-stroboscopique-pour-transfert-a-16-66is.htm
Le logiciel de création de disques stroboscopiques est disponible ici : https://www.tsf36.fr/strobo.zip
On branche ensuite une douille équipée d’un voyant néon orange (récupéré sur un vieux tableau électrique), et pour qu’il s’allume seulement 50 fois par seconde, avec une diode en série sur le 220V après fusible, on perce un regard en face du voyant dans le capot en plastique du projecteur, et on règle la vitesse jusqu’à l’immobilité des secteurs sur le disque. Voir photo :
Après essai, je ne recommande pas ce système, car durant la projection il faut pouvoir garder l’œil rivé au regard pratiqué dans le capot du côté opposé aux commandes de l’appareil, ce qui est extrêmement contraignant et franchement peu pratique, même en installant un miroir.
L’installation du capteur d’un compteur de vitesse pour vélo dans le projecteur est assez aisée et donne une lecture directe de la cadence du projecteur. On profite de l’accès aisé au porte-griffe qui commande le défilement du film. Cette pièce opère un mouvement oscillant durant la projection, à raison d’une oscillation par image. Il suffit donc de fixer à la colle forte un aimant sur cette pièce près de l’endroit où s’attache le ressort de rappel, et de fixer à la Patafix™ le capteur sur le capot en plastique du moteur, de façon que l’aimant s’en approche seulement à la fin de sa course, pour avoir une impulsion par image.
Voici la réalisation sur cette photo :

Sur celles-ci, le capteur et la position de l’aimant (de l’autre côté du levier) sont entourés en rouge :


(vue en travers par l’avant – vue latérale côté mécanisme)
On crée ensuite une petite échancrure en bas du capot en plastique de l’appareil pour passer le fil souple conduisant à l’afficheur.
Ensuite régler le diamètre de la roue pour avoir la précision maximum de la mesure (maximum de chiffres affichés). Il faut que la vitesse affichée en km/h corresponde en fait à 10 fois la cadence en i/s, d’où un affichage de 83,3 km/h pour 8,33 i/s ou de 166,7 pour 16,67 i/s. Pour cela, on calcule qu’un développement complet de la circonférence de roue entre 2 tops du capteur pour 10 km/h correspond à 10000000/3600= 2778 mm environ, valeur qu’on introduira dans le paramètre « diamètre de roue » du compteur.
Le système de mesure est maintenant opérationnel, ici à 8,33 i/s pour une capture à 25 i/s en progressif :
28 avril 2025 à 14h04 #1658dani75
Participant6. Remplacement de l’éclairage
L’adaptation à réaliser est simple, il suffit de remplacer la lampe halogène 12V 1000W d’origine par une lampe à LED 12V environ 4W avec miroir dichroïque incorporé. La nouvelle lampe se fixe exactement à la place de l’ancienne, elle est donc alimentée en 12V alternatif. Par contre, la distance entre les 2 broches des 2 lampes n’étant pas exactement les mêmes, il faut remplacer le connecteur en céramique d’origine par un nouveau connecteur.
En ce qui concerne l’alimentation en courant alternatif, contrairement aux ampoules à incandescence, les LED reproduisent très bien les variations de la tension d’alimentation, donc elles s’éteignent vraiment au-dessous d’un seuil d’allumage (vers 6V en valeur absolue). Dans le cas d’une alimentation en 12V alternatif, tout se passe bien : la tension instantanée est le plus souvent au-dessus du seuil d’allumage, la lampe s’allume entre 6V et 12V et entre -6V et -12V, ce qui fait qu’elle est allumée au moins les 2/3 du temps, et n’est éteinte qu’1,6667 ms toutes les 5 ms. Tant que la capture s’effectue à vitesse d’obturation pas trop élevée (classiquement au 1/250°, soit une durée d’exposition de 4 ms par image), il n’y a pas de risque d’apparition de raies horizontales sur la capture. Tout au plus, de temps en temps une image risque de n’être exposée que 2,333 ms au lieu de 4 ms.
La température de couleur de la lampe est très importante et dépend de la pellicule. Par exemple, pour les films sur pellicules « lumière du jour », voici deux intéressants articles qui parlent des caractéristiques :
http://philippe.balladur.free.fr/Fiches_techniques/Temp_couleur_BdB.htm et https://www.kodak.com/en/motion/page/essential-reference-guide-for-filmmakers/ (pdf à télécharger).
D’après ces articles, ce type de pellicule serait équilibré à 5500°K, ce qui signifie qu’il fallait éclairer le sujet avec une source de cette t° de couleur pour obtenir un résultat naturel.Tout cela m’amène à penser que les films avec lesquels je travaille devraient être projetés avec une lampe dont la température de couleur ne serait finalement, ni le 3350°K des lampes de projection, ni le 3000°K des lampes LED « blanc chaud », ni le 4000°K des lampes LED « blanc neutre », mais une température supérieure à 4000°K – vers 5500°K peut-être. Mais ce type de lampe LED n’est actuellement pas disponible dans le commerce.
Mon choix s’est donc arrêté sur le modèle Xanlite LED Evolution Spot 230 lumens blanc neutre GU5.3, 4,8W, t° de couleur 4000°K (blanc neutre), angle de diffusion 100° (voir ici pourquoi : https://studiotransfert.fr/Archives/LTP/t1170-Temp-rature-lampe.htm).On supprime ensuite l’écran protège-film et on adapte un diffuseur qui se fixe aisément sur le support de la lampe, par collage ou vissage. Un des meilleurs matériaux pour ce diffuseur est le plexiglas « blanc diffusant » utilisé par les fabricants d’enseignes lumineuses :


Avant la projection, on fait la balance des blancs sur l’APN sans film chargé dans le projecteur, pour compenser la différence entre la température de couleur effective de la lampe et la température théorique nécessaire. Après capture, on peut fignoler en activant la balance des blancs automatique dans le logiciel de post-production.
28 avril 2025 à 16h40 #1660dani75
Participant7. Optique
Il faut remplacer l’objectif d’origine du projecteur par un objectif d’appareil photo, ou à défaut de projecteur de diapositives. En ce qui concerne la focale du nouvel objectif, il faut s’approcher de 50mm en restant dans la fourchette 50-85mm
Le petit diamètre du porte-objectif d’origine (26 mm) oblige à créer une pièce d’adaptation pour le nouvel objectif :

Voir ici : https://studiotransfert.fr/Archives/LTP/t204-Bricolage-adaptateur-d-objectif.htm.
Dans le cas du DX87, il faut donc, en partant de l’adaptation 25 mm réalisée pour le Heurtier P6-24, rajouter un certain nombre de tours de ruban adhésif pour avoir le bon diamètre, puis inciser le ruban adhésif sur 1 mm de large dans la partie inférieure à cause du téton de guidage du porte-objectif d’origine (si quelqu’un sait comment l’enlever proprement, je suis preneur…).28 avril 2025 à 16h44 #1661dani75
Participant8. Support pour l’APN ou le caméscope
L’APN ou le caméscope doit être disposé sur un support face au projecteur, de manière à ce que les 2 objectifs se fassent face en se touchant. Le support doit donc être réglable en hauteur et en inclinaison pour pouvoir aligner exactement les axes des objectifs. Voici une réalisation avec des chutes de panneau en aggloméré mélaminé (merci à Gasel) :


Concernant le projecteur, je recommande vivement de supprimer la vis de réglage de hauteur et de la remplacer par une cale de la bonne hauteur, parce que les vibrations du projecteur ont tendance à produire des micro-basculements autour de cet axe :

Le support d’APN et le projecteur doivent être posés ensemble sur un seul bâti parfaitement rigide (sans élasticité) sur lequel on les bridera, pour réduire l’amplitude des vibrations du projecteur et pour éviter qu’elles ne soient transmises à APN ou au caméscope avec un déphasage, ce qui se traduirait par des mouvements de l’image capturée. Le meilleur système serait évidemment que l’APN soit attaché mécaniquement par son objectif à celui du projecteur, mais ce n’est pas réalisable en conservant les 2 objectifs.
28 avril 2025 à 16h47 #1662dani75
Participant9. Elargissement de la fenêtre de projection (avec la participation de Marmotte_insomniaque)
Première partie :
D’abord reporter au feutre, sur le porte film, l’empreinte de la fenêtre plus large à travers laquelle passe le flux lumineux avant d’atterrir sur le porte-film :

Puis démonter ce dernier. Le porte-film bi-format est la pièce qui est solidaire du sélecteur de format 8 / super-8, elle se démonte de la façon suivante :- saisir l’extrémité du presse-film et l’écarter de quelques mm vers l’avant du projecteur, puis le retirer en le tirant doucement mais fermement vers soi (au besoin, utiliser une pince) :


- bien repérer le sens du presse-film pour le remontage (ci-dessous, vue depuis l’avant du projecteur) :

- retirer les 2 petites vis cruciformes et leurs rondelles de centrage (en rouge), puis faire pivoter la languette qui maintient le porte-film pour le retirer :

(vue côté film)
(vue côté châssis)
(gros plan sur la partie marquée côté châssis)
28 avril 2025 à 16h48 #1663dani75
ParticipantDeuxième partie :
Insérer dans le porte-film, du bon côté, un bout de film jamais exposé mais développé quand-même (il est donc tout noir), et gratter côté gélatine pour garder l’empreinte de la fenêtre d’origine pour le format 8 standard (la plus petite, celle de gauche) :

Attention : le porte-film est mince et donc fragile. Pour les travaux d’agrandissement des fenêtres, le poser sur une surface plane (planchette mélaminée par exemple) où on aura percé un trou suffisamment large, et bien le maintenir plaqué avec les doigts en faisant coïncider la fenêtre à limer avec le trou. Limer à la mini-meule, en suivant les contours tracés au feutre (sauf côté perforations), et finir à la mini-lime, en faisant des mouvements toujours dans même le sens, depuis le côté film vers l’autre côté pour éviter de créer des barbes côté film :

Attention à ne pas trop limer en direction des perforations : pour le format 8 standard, ne pas dépasser le niveau du bas des perforations (ligne en rouge sur l’image ci-dessous) ; pour le super 8, il n’y a quasiment rien à gagner, alors il faut procéder doucement en limant vers les perforations (limite en vert sur l’image ci-dessous) :

Avec un peu d’application, on devrait arriver à un résultat proche de cela :
Cependant, dans le cas du super-8, le cadre est encore limité en largeur par la pièce cuivrée que l’on voit, vue de l’arrière, sur la première photo. La voici vue de l’avant :
Il faut donc la limer également vers la droite, en faisant sauter le bord qui est assez fin :

Si le limage du porte-film a été excessif, les perforations risquent d’apparaître dans la fenêtre et de laisser passer le flux lumineux de la source directement vers l’APN. Dans le cas de séquences sombres, l’ouverture de l’objectif de l’APN risque donc d’être perturbée.
28 avril 2025 à 18h34 #1668dani75
ParticipantTroisième partie :
Si le limage a été excessif en direction des perforations, pas de panique : redémonter et placer dans le porte-film le bout de film noir avec la fenêtre grattée avant limage. Voici ce que l’on constate :
Ici on a limé 1 mm de trop côté perforations, donc un bout de la perforation du film est inclus dans la capture !
C’est là qu’intervient la lime à épaissir. Placer un morceau de film noir (développé sans exposition) sur le porte-film côté couloir. Couper à la colleuse un petit rectangle bien régulier dans un autre morceau de film noir, et le placer du côté opposé, à l’endroit où on n’aurait pas dû limer. Ajuster sa position précisément en recouvrant les perforations du morceau de film apparaissant à travers la fenêtre agrandie, et le coller à la cyanoacrylate :
(vue côté opposé au film)

Puis enlever au cutter les parties noires qui empiètent sur la fenêtre super 8 et dans le passage de la griffe. Le tour est joué : après nettoyage des pièces à l’alcool et remontage, tant qu’on laisse le format inchangé, la légère surépaisseur au dos du porte-film est sans conséquence sur le défilement du film, et les perforations ne sont plus visibles à la capture :

Ensuite, tout nettoyer et tout remonter. Le presse-film doit être inséré dans le bon sens, en le présentant légèrement en biais avec la partie avant contre le porte-film, et en effectuant quelques petits mouvements de haut en bas tout en le poussant vers le fond.
28 avril 2025 à 18h39 #1673dani75
Participant10. Éclairage variable
Rendre l’éclairage variable permet de faire travailler l’ouverture de l’APN dans sa meilleure plage de sensibilité.
Si on ne se sert plus du rhéostat pour commander la cadence du projecteur, on peut l’utiliser pour faire varier l’éclairement de la lampe à LED. Pour cela, il faut abaisser la tension fournie à la lampe.
Le problème est que, contrairement aux ampoules à incandescence, les LED reproduisent très bien les variations de la tension d’alimentation, donc elles s’éteignent vraiment au-dessous d’un seuil d’allumage (vers 6V en valeur absolue). Tant qu’on utilise le 12V alternatif du projecteur sans abaisser la tension, tout se passe bien : la tension instantanée est le plus souvent au-dessus du seuil d’allumage en valeur absolue (vers 6V), la lampe s’allume entre 6V et 12V et entre -6V et -12V, ce qui fait qu’elle est allumée au moins les 2/3 du temps, et n’est éteinte qu’1,6667 ms toutes les 5 ms.
Si on abaisse la tension alternative en dessous de 12V (sans descendre en dessous de 6V), la tension instantanée est moins souvent au-dessus du seuil d’allumage en valeur absolue, la lampe présente des phases d’extinction plus longues, ce qui fait que la pellicule risque de n’être plus éclairée durant une partie de la capture. Des bandes noires peuvent alors apparaître sur l’image capturée.
Pour éviter cela, il faut convertir la tension alternative 12V fournie à la lampe en une tension continue variable, capable de débiter un courant de 400 mA. J’utilise un régulateur 7812 et le rhéostat de commande du projecteur, qui fait 40 Ohms, en série dans la sortie (j’aurais pu mettre un régulateur variable, mais il se trouve que ce rhéostat, qui commandait anciennement la cadence du projecteur, était disponible). Si le pont redresseur à diode, qui alimentait le moteur du projecteur, n’est plus utilisé pour cela, on peut le réemployer pour alimenter le régulateur. Dans ce cas, il faut alimenter ce pont par l’enroulement 12V du transformateur, au lieu de l’enroulement 35V. Voici donc le schéma, très simple :
Les composants prennent place sur un petit circuit « à pastilles » de quelques cm² que l’on peut visser sur une entretoise filetée qui remplacera l’écrou de fixation du pont redresseur à diode.Une fois le montage terminé, on testera les combinaisons des différents réglages de l’éclairage avec les réglages de l’APN influant sur l’ouverture du diaphragme, pour des séquences de luminosité moyenne, ou très sombre, ou très claire, et on choisira les meilleures. Si l’on ne veut pas s’embêter, on règlera l’APN sur AUTO et on lui fera afficher la valeur du diaphragme ; on règlera alors l’éclairage pour que l’APN affiche un diaphragme entre f/4 et 5,6, et une vitesse de prise de vue compatible avec l’ODO (1/250 à 1/500).
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