Rappelons que les conditions optimales pour réussir une capture correcte, sans asservissement entre le projecteur et le dispositif de capture (caméscope ou appareil photo numérique) c’est-à-dire par capture « dans le flux », que l’on peut ensuite traiter par logiciel, sont les suivantes :

  1. retirer l’obturateur à pales du projecteur,
  2. régler la cadence de projection au tiers de la fréquence de capture, ce qui va permettre de projeter chaque image du film pendant la durée nécessaire pour enregistrer en vidéo 2 images identiques et une image filée,
  3. régler l’exposition sur le caméscope ou l’APN sur « automatique » avec une ouverture fixée à environ f/5.6 et une vitesse variable (priorité à l’ouverture), en faisant en sorte que la durée d’ouverture de l’obturateur du capteur soit la plus courte possible sans être inférieure à la moitié du temps de capture d’une image vidéo.

C’est à ces conditions que la fonction logicielle « GetDups », incluse dans StudioTransfert, produira bien son office en éliminant en sortie les images vidéo non nécessaires. Cependant, malgré les apparences, cette fonction ne sait pas caractériser une image filée, mais sait par contre reconnaître le rythme de 2 images identiques et une image différente. Elle élimine donc l’une des 2 images identiques et l’image différente.

Voici un cas courant : un appareil photo numérique capturant en mode progressif à 25 images par seconde nécessitera de régler la cadence du projecteur sans pale à 25/3 soit 8,333 images par seconde. La durée de projection d’une image film sera donc de 3/25 = 0,12 seconde, durant laquelle l’APN devra enregistrer 3 images dont la durée sera de 1/25 = 0,04 seconde chacune. L’obturateur de l’APN devra rester ouvert durant au maximum la moitié de cette durée, soit 1/50 seconde.

Il faut donc contrôler que la vitesse d’obturation du capteur ne descende pas en-dessous de ce seuil. Malheureusement ce cas peut se produire sur les scènes sous-exposées (très sombres) où la pellicule est visiblement plus opaque qu’habituellement. Dans ces conditions, l’instant de changement d’image film sera enregistré plus d’une fois sur trois et le rythme désiré de 2 images bonnes et 1 filée en vidéo pour 1 image du film sera rompu. À la place, on pourra obtenir, soit 1 image bonne pour 1 image filée, soit toutes les images filées dans les cas extrêmes. Ces séquences ne pourront donc pas être traitées automatiquement par logiciel. Dans le premier cas, on pourra éventuellement procéder manuellement avec beaucoup de patience, en retirant une image sur deux, mais dans le second cas ce sera irrécupérable.

Voici un exemple, dans lequel on a fait pré-traiter la vidéo par StudioTransfert en mode « Argentique asservi » de façon à pouvoir examiner toutes les images, et affiché avec la visionneuse 5×3 :

On observe ici des images d’apparence laiteuse, avec des traînées blanchâtres verticales coïncidant avec les endroits les plus clairs de l’image. Toutes les images sont affectées par ce phénomène, ce qui rend la capture inutilisable par le logiciel. Si l’on poursuit malgré tout le traitement, toutes les images seront conservées puisqu’aucune ne peut être considérée comme filée, et la vidéo sera pénible à regarder :

Pour vérifier si on est dans un tel cas, il suffit de projeter une image fixe de cette séquence avec le projecteur et de faire afficher sur l’écran de son APN ou de son caméscope les caractéristiques de la prise de vue photographique, dont la durée d’ouverture qui doit être inférieure à 1/50 (par exemple : 1/50, 1/75, 1/100, 1/150, 1/200, etc.).

Pour capturer correctement ce genre de séquence, deux solutions sont possibles :

  • soit augmenter la luminosité de la lampe d’éclairage, mais en faisant attention à sa puissance pour éviter de brûler les capteurs du caméscope ou de l’APN quelle que soit l’exposition de la pellicule projetée,
  • soit diminuer la cadence de projection pour laisser à chaque image le temps de fixité nécessaire à 3 captures vidéo compte-tenu de l’ouverture de l’obturateur.

Dans l’exemple ci-dessus, si on lit sur l’écran que la prise de vue se fait avec ouverture au 1/25° soit 0,04 seconde, il faudrait que chaque image vidéo soit fixe durant 0,08 seconde et chaque image film durant 0,24 seconde, soit une cadence projecteur de 4,1666 images par seconde (la moitié de la cadence nécessaire pour les séquences exposées normalement). Avec une telle cadence, on obtiendra 25/4,1666 = 6 images vidéo par image film, dont 5 images « identiques » et 1 « filée ».

Pour descendre à une cadence aussi basse il faut, soit modifier le projecteur, soit utiliser un mode de projection ralenti prévu à cet effet que l’on déclenche avec un levier ou un bouton. La capture prendre donc deux fois plus de temps. Il vaut donc mieux limiter ce type de capture aux séquences « à problèmes ».

Voici le résultat pour la séquence ci-dessus dans lequel on a fait pré-traiter la vidéo par StudioTransfert en mode « Argentique asservi » de façon à pouvoir examiner toutes les images :

On constate que 2 images filées (n°15 et n°22) sont séparées par 6 images apparemment identiques, ce qui dénote une cadence de projection un peu inférieure à 4, 1666 images par seconde.

Cette séquence ayant été maintenant correctement capturée, c’est ici qu’intervient StudioTransfert en mode « Argentique < 8i/s », qui conserve 1 seule des images identiques et élimine l’image filée. Voici le résultat du pré-traitement :

Néanmoins, pour être impeccable, le traitement par logiciel suppose que les images séparant les images filées soient quasi-identiques. Si le projecteur est sujet à des trépidations, alors il se peut qu’une de ces images soit considérée à tort par le logiciel comme filée, alors qu’en réalité elle a subi un décalage sensible en position par rapport à l’image précédente et à la suivante. Dans ces conditions, le logiciel retiendra deux images : l’une des images identiques précédant l’image décalée (qui sera éliminée) et l’une des images identiques suivantes. Mais bien entendu, ces 2 images retenues seront identiques !

Un défilement image par image de toute la séquence au moyen de la fenêtre de pré-traitement ou de la visionneuse à 3 images de StudioTransfert permettra de repérer facilement les images surnuméraires ; il suffira ensuite de les enlever au moyen de la fonction « Images orphelines ». Et voici le résultat après repérage de ces images :

Une fois les corrections d’images réglées et le traitement final effectué, on profitera donc de l’intégralité de la séquence sous-exposée, qui sera restituée dans des conditions d’éclairage correctes. Il restera à remonter cette séquence à la bonne position dans le film. Et voilà !